Je m’appelle Kaz’ et je suis enfin en train de réaliser un de mes rêves, de visiter l’Egypte, le pays des pharaons, où Moïse conduit le peuple hébreu en exil et où César a épousé une Égyptienne. Mes amis Edith, Yves et moi avons décidé de découvrir ce pays antique ensemble. Mon périple a commencé seul, mais j’ai prévu de les rejoindre plus tard dans le voyage.
J’ai commencé ma visite en prenant un vol de Tel Aviv à Sharm El Sheikh, une ville égyptienne très touristique. J’ai été agréablement surpris par la beauté de la ville, mais j’ai été contrarié lorsque mes drones ont été confisqués à l’aéroport. Heureusement, les policiers étaient sympathiques et m’ont assuré que je pourrais les récupérer à la frontière d’Eilat en quittant le pays.
J’ai beaucoup aimé la mosquée centrale de Charm El Sheikh entourée de son marché. J’y ai savouré l’un des meilleurs plats de poisson de ma vie,cuisiné sur place et accompagné d’une sauce piquante, de pain pita égyptien et de houmous délicieux. J’ai passé un moment merveilleux.
Le deuxième jour, je devais rejoindre mon amie Edith qui se trouvait à Assouan. De Charm el-Sheikh, j’ai dû passer par la ville de Hurghada. Le port était magnifique, j’y ai passé une après-midi, puis je suis monté dans un bus en direction de la ville historique de Louxor. Une fois arrivé, j’ai été approché par une calèche et j’ai immédiatement sympathisé avec un gentleman à la moustache parlant français. Il m’a invité à sortir le soir même et, bien que le réceptionniste de l’hôtel m’ait mis en garde contre les dangers potentiels des hommes en calèche, j’ai suivi mon intuition et ai passé une soirée merveilleuse à échanger à propos de la culture Egyptienne.
Le lendemain matin, je me suis rendu à la gare pour prendre le train jusqu’à Assouan, mais j’étais complètement perdu avec le système de billetterie. C’est alors qu’une jeune fille voilée d’une vingtaine d’années m’a fixé avec un sourire bienveillant. J’ai détourné le regard, mais j’ai senti son regard sur moi, et j’ai commencé à me demander si j’avais quelque chose sur le visage.
Je décidais d’aller prendre un lot au vendeur de boissons sur le quai. Soudain, la jeune fille au regard bienveillant arriva avec un bon anglais et me demanda si j’avais besoin d’aide. J’ai été surpris, mais je lui répondis que j’aimerais commander de l’eau. Elle me le traduisit gentiment en arabe, avec un grand sourire. Le vendeur me tendit la bouteille, et je remerciai la jeune fille, touché par sa gentillesse.
Étant perdu et ne sachant pas quel train prendre, je décidais de lui demander où était le train menant à Assouan.
« Excusez-moi, mademoiselle, pourriez-vous m’aider ? » lui demandais-je en m’approchant d’elle, les yeux remplis d’incertitude. « Je cherche le train qui va à Assouan, mais je ne suis pas sûr du bon itinéraire. »
Elle m’invita à la suivre, sans hésitation, et me guida à travers la gare animée, évitant les foules pressées et les vendeurs criards. Elle avait une aisance naturelle.
Finalement, nous atteignîmes le train qui allait à ma destination, et elle me regarda avec un sourire encourageant. « Ne t’inquiète pas, je m’occupe de tout », dit-elle en partant en courant pour chercher un billet. J’étais stupéfait par sa gentillesse et sa détermination, et je ne pouvais m’empêcher de lui en être extrêmement reconnaissant.
Installé dans le train, je la suivis jusqu’à la sortie. Elle me demanda avec un grand sourire si j’allais revenir à Louxor, ce à quoi je répondis avec assurance que je serais de retour dans une semaine, accompagné de mon amie Edith, pour longer le Nil d’Assouan jusqu’à Louxor. « Revoyons-nous », suggéra-t-elle, et je lui tendis ma carte de visite avec mes coordonnées, en lui assurant que j’aurais plaisir à la revoir. « Et si tu me permets, je me ferais une joie de te photographier, tu as un visage très photographique », ajoutais-je avec un sourire.
Le train commença à démarrer, mais nous continuâmes à parler tandis qu’elle avançait sur le quai en même temps que le train pour continuer notre conversation. Le train commença à prendre de la vitesse et elle s’éloigna peu à peu, mais elle me cria au loin : « On se revoit dans une semaine !! ».
Le train s’ébranla lentement en direction d’Assouan, m’entraînant vers une destination lointaine et exotique. Mon cœur battait la chamade, rempli d’une joie intense et d’une gratitude sans bornes. Pourtant, au milieu de cette euphorie, une énigme demeurait : comment pouvais-je avoir une amie sans même connaître son nom ?
Je m’enfonçai dans mes pensées, songeant à cette rencontre incroyable qui aurait pu être sortie tout droit d’un roman. Puis, comme un miracle, une notification attira mon attention. Un message provenait de cette mystérieuse personne qui m’avait si subitement captivé. Elle me conseillait de goûter le Koshary, un plat traditionnel égyptien à base de spaghettis. Je ne pus m’empêcher de répondre, avide d’en savoir plus.
« C’est quoi le Koshary ? » écrivis-je, cherchant à connaître les secrets de cette cuisine locale.
Et c’est ainsi que nous avons commencé à discuter. Elle me révéla son nom, Radwa. Ce prénom, je ne l’avais jamais entendu auparavant. Il était aussi mystérieux et beau que cette rencontre. Je ne pus m’empêcher de lui demander : « Radwa, y-a-t-il une signification à ton nom ? »
Sa réponse m’éblouit. « Radwa signifie : ‘Une roche dans le Paradis' », me dit-elle
Je ne pouvais m’empêcher de sourire devant cette réponse. Son nom était aussi photographique et pure que son sourire bienveillant. Elle était une énigme, une étoile brillante, et je me sentais chanceux de cette première amie Egyptienne que je me suis fait ce jour là.